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60 ans de la loi d’autonomie financière des femmes

  • Institutionnel
  • Équilibrer son budget

Travailler et ouvrir un compte bancaire vous semblent constituer des droits évidents et inaliénables ?

Et pourtant, cela ne fait que 60 ans que les Françaises mariées y ont accès sans être contraintes de demander l’accord de leur époux.

Vertigineux…

Comme souvent s’agissant des droits des femmes, la voie du progrès a été particulièrement longue : le Code civil de Napoléon de 1804 définissait le statut de la femme en la plaçant volontairement sous tutelle maritale. L’article 213 indiquait en effet que le mari devait protection à sa femme, et la femme obéissance à son mari. En d’autres termes, ce texte prévoyait l’incapacité juridique de la femme mariée et lui conférait un statut semblable à celui des enfants.

C’est seulement le 13 juillet 1965, soit plus d’un siècle et demi plus tard, qu’est promulguée une loi réformant les régimes matrimoniaux.

L’indépendance financière des femmes a été conquise grâce à la pugnacité de nos aînées. Mais est-elle seulement atteinte ? Alors que les écarts de revenus entre hommes et femmes au sein du couple atteignent encore 42 %, tous les travaux sur le sujet nous montrent que les finances des femmes sont sacrifiées au sein d’une société qui organise et perpétue leur précarisation.

La mise en couple, la maternité, le divorce, l’aidance des proches, l’avancée en âge constituent, pour les femmes, autant de pièges à pauvreté.

C’est pourquoi, au Crédit Municipal de Paris, nous faisons de l’émancipation financière des femmes une priorité et un combat.

Nous avons lancé, en 2022, un service gratuit d’accompagnement budgétaire dédié aux femmes, le Programme Athéna. Ce programme cible les nombreuses problématiques financières et sociales spécifiquement rencontrées par les femmes.

Nous soutenons l’Observatoire de l’émancipation économique des femmes de la Fondation des Femmes, au sein duquel plusieurs expertes produisent des notes aussi passionnantes que préoccupantes sur l’ampleur des inégalités subies par les femmes. Ces notes doivent nous alerter collectivement. En ignorant les inégalités persistantes, nous refusons de voir que notre modèle actuel repose sur de véritables bombes sociales, qui ne manqueront pas d’exploser.

Récemment, le Crédit Municipal de Paris a par ailleurs soutenu la diffusion du remarquable documentaire « Mon capital » de Sarah Tahlaiti, disponible sur la plateforme On Suzane. Un travail indispensable, que chacun devrait visionner pour comprendre que l’égalité financière demeure aujourd’hui un mirage.

Le 13 juillet 1965, c’était il y a 60 ans, c’était hier.

Que cet anniversaire nous rappelle combien les luttes sont importantes et combien les droits sont fragiles.

(c) Aurélia Blanc