Institutionnel

Histoire

Au fil des siècles, les mots de son fondateur Théophraste Renaudot ont guidé l’institution : « L'expérience a appris que dans les affaires de la vie, un secours venu à propos avait toute l'importance d'un trésor ».

Depuis son apparition en 1637, le Crédit Municipal de Paris a été témoin de 400 ans d’histoire parisienne. Fidèle à la mission sociale qui a toujours été la sienne, l’établissement apporte, avec le prêt sur gage et l’accompagnement budgétaire, une réponse concrète et durable aux personnes en situation de fragilité financière.

Parallèlement, le Crédit Municipal de Paris a développé une gamme de services d’excellence dans le domaine de la conservation et de la valorisation d’œuvres et d’objets précieux. Par sa politique de mécénat et son soutien à la création artistique, l’institution affirme enfin son rôle d’acteur incontournable de la vie culturelle à Paris.

1637 : tout premier Mont-de-Piété en France

Théophraste Renaudot, médecin de Louis XIII, philanthrope et ami de Richelieu, est nommé Commissaire aux pauvres du royaume en 1619. Le 27 mars 1637, le roi l’autorise à ouvrir un Mont-de-Piété à Paris. En 1643, Louis XIII permet à 58 villes d’établir des Monts-de-Piété. Après la mort de Richelieu et de Louis XIII, Théophraste Renaudot perd ses principaux défenseurs. Ses ennemis – les usuriers, la faculté de Médecine et le Parlement de Paris – réclament la fermeture de l’établissement. Le 1er mars, un arrêt du Parlement met fin à l’institution. Pendant plus d’un siècle, les usuriers règnent sur la capitale. Des taux de l’ordre de 120 % par an sont alors pratiqués !

En 1637, le Mont-de-Piété ouvre à Paris. A son origine, un philanthrope, Théophraste Renaudot, également connu pour être le père du journalisme. Médecin de Louis XIII et ami de Richelieu, Théophraste Renaudot est nommé en 1631 Commissaire général des pauvres du Royaume. Il crée alors le Mont-de-Piété, inspiré des Monte-di-Pietà italiens. A la mort de Louis XIII et Richelieu, Renaudot perd ses défenseurs. Ses ennemis, les usuriers et la faculté de Médecine, obtiennent la fermeture de l’établissement, prononcée par un arrêt du Parlement le 1er mars 1644. L’expérience de Renaudot ne reste pas vaine, puisque qu’un siècle plus tard, le 9 décembre 1777, Louis XVI fait rétablir l’institution. Le Mont-de-Piété s’installe alors dans le Marais, à l’adresse actuelle. En octobre 1918, le Mont-de-Piété devient le Crédit Municipal de Paris, une nouvelle dénomination qui annonce aussi le développement de ses activités de finance sociale et solidaire au service des Parisiens et Franciliens. En hommage au philanthrope, l’une des cinq cours de l’établissement porte le nom de « cour Renaudot ».

Installation définitive de l’institution

Le 9 décembre 1777, Louis XVI rétablit l’institution par lettres patentes, sous l’impulsion de Jean-Charles-Pierre Lenoir, Lieutenant général de police de Paris. Framboisier de Beaunay, conseiller auprès du roi et rédacteur des lettres patentes, est nommé premier directeur de l’établissement. L’ouverture officielle du Mont-de-Piété de Paris a lieu le 9 février 1778, à l’adresse qu’il occupe toujours aujourd’hui.

Au cours de la Révolution française, des bouleversements dans l’organisation interne associés au climat politique et social fragilisent l’établissement. Celui-ci est contraint de fermer en 1795, sans toutefois être officiellement supprimé. Paris se couvre alors d’officines de prêt sur gage. Les autorités de la Seine décident la restauration du Mont-de-Piété, qui rouvre ses portes en 1797 pour ne plus jamais les fermer. Les Parisiens, prévenus par affiche, s’y précipitent.

Elévation du Mont-de-Piété de Paris, sur la rue de Paradis au Marais, 1787

Le monopole du prêt sur gage

En 1800, la confiance est revenue. Une première succursale spécialisée dans le nantissement des objets précieux ouvre rue Vivienne. Le 6 février 1804, Napoléon Bonaparte accorde au Mont-de-Piété le monopole du prêt sur gage.

Le Mont-de-Piété connaît un XIXe siècle contrasté. Pour répondre à une forte demande des Parisiens, il multiplie les bureaux auxiliaires mais vit dans le même temps des dysfonctionnements internes dans un contexte politique et économique complexe.

Il orchestre de nombreux « dégagements gratuits » qui se poursuivent depuis.

Au cours de son histoire, le Crédit Municipal de Paris a orchestré de nombreuses opérations de dégagements gratuits. Il s’agit d’une opération de bienfaisance au cours de laquelle le Crédit Municipal, s’appuyant sur un apport financier, rend gratuitement des biens à ceux qui les ont déposés en gage. Le premier dégagement gratuit est décidé en octobre 1789. Il fait suite à une demande du peuple adressée à Marie-Antoinette et à laquelle Louis XVI répond favorablement. Grâce aux 300 000 livres accordées par le roi, près de 30 000 gages sont restitués aux plus démunis. Au cours du XIXème siècle, le Mont-de-Piété bénéficie de dons financiers des gouvernements successifs, de la Ville de Paris et des particuliers auxquels il s’associe. Jusqu’à la Première Guerre Mondiale, une trentaine de dégagements gratuits a lieu. Il s’agit toujours de restituer des effets de premières nécessités comme des matelas, des vêtements et parfois des outils de travail. En 1875, un grand bal masqué au bénéfice des pauvres est organisé au nouvel Opéra. Une partie des fonds est affectée au dégagement des outils et instruments de travail. Plus de 3 700 articles sont remis à leurs propriétaires. En 1901, le don de l’ingénieur et aéronaute brésilien, Albert Santos Dumont, permet la remise de plus de 37 000 objets. Le Crédit Municipal de Paris perpétue cette tradition solidaire : les derniers dégagements gratuits ont eu lieu en 2012, 2019 et 2020.

Du Mont-de-Piété au Crédit Municipal de Paris

Au début du XXe siècle, l’activité décline ; l’institution doit évoluer pour apporter de nouvelles réponses aux difficultés financières des Parisiens. Le 24 octobre 1918, le Mont-de-Piété devient le Crédit Municipal de Paris, une nouvelle dénomination qui annonce aussi le développement de ses activités bancaires, parallèlement au prêt sur gage.
L’activité du Crédit Municipal de Paris ralentit considérablement durant la Seconde Guerre mondiale. Le déclin se poursuit au cours des années 1950 et l’établissement choisit de diversifier ses activités. Par la loi de finances du 11 juin 1954, les caisses de Crédit Municipal sont parmi les premiers établissements à proposer du crédit aux Français, et plus particulièrement aux fonctionnaires. La loi bancaire du 24 janvier 1984 reconnaît le Crédit Municipal de Paris comme établissement bancaire à part entière. À partir de 1987, l’institution parisienne déploie un réseau d’agences de proximité à Paris et en Île-de-France. Cette activité bancaire cessera en 2015.
En 1988, un département de stockage d’œuvres d’art est ouvert. Renommé CC ART en 2018, ce service réunit les expertises de la conservation d’objets rares et précieux, du transport à l’emballage, jusqu’à la restauration avec un réseau de restaurateurs partenaires. Ce précieux savoir-faire irrigue l’ensemble des services de conservation de l’établissement, en particulier les services de stockage du prêt sur gage.

En 1992, l’établissement est placé sous la responsabilité de la Ville de Paris.

Le Crédit Municipal de Paris conserve actuellement dans ses réserves plus d’un million d’objets, déposés en gage par leur propriétaire. La typologie d’objets déposés ainsi que les techniques de stockage ont évolué avec le temps. Au XIXème siècle, les objets étaient pour la plupart posés sur des étagères et parfois suspendus à des clous. C’est l’origine de l’expression populaire « Mettre au clou ». Les matelas, nombreux à cette époque, étaient désinfectés avant d’être enroulés puis stockés dans un espace dédié. Les voitures étaient rangées comme pour une parade, les vélos ou encore les motos voyaient leurs roues surélevées, guidon bien droit. Aujourd’hui, les techniques de stockage ont beaucoup évolué. Les objets sont répartis selon leur type et leur format dans d’immenses rayonnages coulissants à l’intérieur de « magasin » où la température, la luminosité et l’humidité sont rigoureusement contrôlés. Les bijoux, qui représentent près de 90% des objets déposés, sont conservés dans des boîtes scellées et numérotées. Anecdote insolite, un piano a été conservé dans les réserves du Crédit Municipal pendant plus de 50 ans. Un record de longévité pour un objet déposé en gage.

Un établissement adapté aux nouveaux usages et besoins

En 2008 est lancé un service d’accompagnement budgétaire, devenu, en 2023, Parcours Budget. Ce service unique en Île-de-France, totalement gratuit, propose une aide et des solutions aux personnes en difficulté financière.

En 2018, le Crédit Municipal de Paris lance le Livret Paris Partage, un produit d’épargne doublement solidaire qui soutient l’activité sociale de l’établissement tout en permettant le don d’intérêts à des associations.

L’établissement adopte en 2022 le plan stratégique Héraklès, qui poursuit les efforts de modernisation du précédent plan stratégique. Avec ce plan d’actions ambitieux, le Crédit Municipal de Paris s’affirme comme une institution au service de tous les publics et au cœur de la finance sociale et solidaire de demain.