Lot n°131

Exceptionnel, fin et rare TABRIZ (Nord-Ouest de l’

Adjugé à 4 200 €* le 23 juin 2022

*Hors frais
Estimation : 3 000 / 5 000 €

Description

Exceptionnel, fin et rare TABRIZ (Nord-Ouest de l’Iran) milieu xxe siècle Cérémonie officielle et scène de cour de Nâdir Shâh ou Nader Chah (1688-1747), général souverain et roi persan, tirée du Livre des Rois, écrit par le célèbre poète Abù-I-Qàsim Mansùr ibn Hasan al-Tùsì surnommé Ferdowsi.Caractéristiques techniques : Velours en laine soyeuse d’agneau de qualité dite kork, incrustations de soie, sur fondations : chaînes, trame et franges en soie. À noter l’originalité de la contre-bordure en soie et son tissage en kilim qui est resté complet. Rare tapis de qualité musée. Densité d’environ 9 000 nœuds au dm2 . Le niveau Nastaliq (le style de la calligraphie persane est remarquable). Les dessins quittent le monde des miniatures pour rejoindre l’époque classique. 250 × 280 cm environ.(Bon état général). Description : Au centre, Nâdir Shâh sur son trône. La scène ressemble aux miniatures persanes de l’époque des Afcharides. Napoléon a qualifié Nâdir Shâh de grand guerrier.Large bordure avec les représentations et poèmes qui sont écrits dans le Livre des Rois, relatant l’histoire et la mythologie de la Perse. Plusieurs histoires sont citées dans la bordure : - Bijan et Manijeh, une histoire d’amour semblable à celle de Roméo et Juliette. - La tragédie de Rostam et Sohrâb, faisant partie de l’épopée persane du xe siècle : le père qui tue son fils sans le reconnaître (le poème expliquant la scène de la bataille). - Bahrâm Gûr V («l’onagre»), roi sassanide d’Iran ayant régné de 420 à 438/439, qui a pu sauver son trône en se battant contre des lions (le lion étant l’emblème de l’Iran). - Genghis Khan, sur son cheval avec un chignon, représenté lors de l’invasion mongole de l’Empire khwarezmien qui a eu lieu entre 1219 et 1221 et qui marque le débutde l’invasion mongole des pays musulmans. - On retrouve enfin certaines scènes de batailles, notamment la conquête du Khorassan par Seldjouk le chef militaire des Seldjoukides, puis de la Perse sous Toghrul (Togrul-Beg), petit-fils de Seldjouk qui porta un coup mortel à la dynastie des Ghaznévides, et établit sa capitale à Ispahan. Ferdowsi, né vers 940 et mort vers 1020 à l’âge de 65 ans, est qualifié de «Recréateur de la langue persane». Il rencontra le sultan Mahmoud de Gahzni et composa à sa demande, le Shah Nameh, histoire des anciens rois de Perse. Sa réputation lui valut la protection du calife abbasside de Bagdad. Les plus importants poèmes de Ferdowsi se retrouvent à la fin de son livre : «j’ai souffert pendant ces trente années et j’ai refait vivre le persan»; ou encore quelques vers : «Au nom du maître de l’âme et de l’intelligence, au-delà duquel la pensée ne peut aller, du maître de la gloire, du maître du monde, du maître de la fortune, de celui qui envoie les prophètes, du maître de Saturne et de la rotation des sphères, qui a allumé la lune et l’étoile du matin, et le soleil; qui est plus haut que tout nom, que tout signe, que toute idée, qui a peint les étoiles au firmament». On peut également retrouver des phrases très actuelles, notamment dans Le Divan de Johann Wolfgang Goethe : «Ô monde ! que tu es cynique et méchant! Tu nourris et éduques et tues tout à la fois… Qu’est-ce donc la richesse ? Un soleil qui réchauffe et dont le mendiant jouit comme en jouissons!» 

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